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Commissaire de l'exposition, pour le Musée du Tout-Monde : Hélène Lassalle, conservatrice en chef honoraire du Parimoine / Commissaire de l'exposition, pour Agora Mundo : Catherine Kirchner-Blanchard, Yehkri.com

LES ARTISTES D'AGORA MUNDO : Christian BERTIN, Mickaël CARUGE, Claude CAUQUIL, Norville GUIROUARD AIZÉE, Louis LAOUCHEZ, René LOUISE, Miguel MARAJO, Jean MARIE-LOUISE, Philippe THOMAREL.

LES ARTISTES DU MUSÉE DU TOUT-MONDE : Frantz ABSALON, Victor ANICET, Eric BENOÎT, Leandro BERRA, Ernest BRELEUR, Hope BROKKS, Jorge CAMACHO, Gerado CHÁVEZ, Augustin CÁRDENAS, Joaquim FERRER, FRANKETIENNE, Geneviève GALLEGO, José GAMARRA, Jean-Claude GAROUTE (dit "Tiga"), Anabell GUERRERO, Mario GURFEIN, Alberto GUZMAN, Julieta HANONO, Serge HELENON, Wilfredo LAM, Olga LUNA, Cristina MARTINEZ, Federica MATTA, MATTA, Gabriela MORAWETZ, Alicia PENALBA, Pancho QUILICI, Antonio SEGUI, Sylvie SEMA, Luz SEVERINO, Yann TOMA, Enrique ZANARTU, Abde BOUHADEF, Melvin EDWARDS.

 

MARDI 3 MAI :


- 14h : Ouverture de l'exposition

- 16h : Rencontre avec les artistes


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MARDI 10 MAI :


À partir de 18h,

Vernissage de l'exposition

Utopie de la ville et du musée. L’espace et le temps. Edouard Glissant et Hans Ulrich Obrist, conversations. Production Nuit Blanche 2013, Ville de Paris et Institut du Tout Monde

© Institut du Tout Monde et Hans–Ulrich Obrist, 2013

  

Du 3 au 21 mai 2016 sauf les dimanches

Galerie ouverte jeudi 5 et lundi 16 mai 2016

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CITÉ INTERNATIONALE DES ARTS

18, rue de l'Hôtel de Ville

75004 Paris



  

Le musée archipélique d’Edouard Glissant

Portrait d’Edouard Glissant

par Sylvie Sema, encre sur papier



Edouard Glissant  a longtemps rêvé de rendre visible, grâce à des œuvres d’art, sa conception du Tout Monde. Les langues créoles des Antilles, le jazz,  étaient selon lui des modèles pour la poétique de la relation qui était au cœur de sa pensée. Il désirait établir cette même expérience de créations selon la rencontre et le croisement avec des artistes peintres et sculpteurs. Aussi  voulait-il  offrir à son île de naissance, la Martinique,  un musée différent des autres musées. Ce musée d’un nouveau type serait « une mise en espace de la pensée du tremblement, du tremblement de la pensée », selon ses termes. Il parlait d’un « musée-nuage », d’un « musée-rhizome ». Loin des chronologies et des styles selon l’histoire de l’art. Dialogues, échanges, affinités, contrastes. Des artistes qui ont assimilé dans leurs œuvres des racines diverses et les hybridations nées des échanges.



Le site devait se trouver près de sa ville natale, la commune du Lamentin. Le choix final s’était fixé sur une ancienne usine de fabrication de sucre, en ruine, qui avait tenu un rôle important dans l’histoire des revendications ouvrières. L’endroit était donc chargé d’une valeur symbolique. Il était par ailleurs d’une grande force architecturale. Les traces de son passé devaient être maintenues, les énormes machines conservées.

La collection devait rassembler des œuvres des deux Amériques, du Nord, du Sud, de l’Amérique Centrale et des Antilles. L’arc des îles était pour Glissant une sorte de pont entre les diverses parties du grand continent et, du fait de l’histoire de la colonisation, faisait le lien avec l’Europe et l’Afrique. Placer en Martinique des œuvres d’artistes latino-américains, antillais et d’Amérique du Nord, matérialisait l’unité du continent américain et  témoignait de similitudes sinon même d’interactions entre les cultures antillaises et latino-américaines. La culture antillaise a été façonnée pendant trois siècles par la présence d’esclaves africains, portant avec eux leurs langues, leur culture et leurs croyances, sur les plantations des Européens. La collection était l’image du Tout-Monde. La créolisation avait été le modèle sur lequel Edouard Glissant s’est appuyé pour élaborer sa théorie de la relation et sa philosophie du Tout-Monde ;  la collection dans sa scénographie allait permettre de mettre en scène ce type de créolisation qu’est l’art, né lui aussi  d’échanges et de métissages. La modernité est une créolisation à l’échelle de la planète,  non pas dans l’uniformisation mais dans les croisements des différences. Des boutures et des ramifications pour des créativités multiples, aussi variables et uniques que les lieux et les hommes qui les font surgir. Dans les mots d’Edouard Glissant « une poétique du divers ».

Edouard Glissant a commencé par solliciter ses amis artistes d’Amérique Latine résidant à Paris, pour lesquels il avait publié ses premiers textes, prose ou poèmes, lors de leurs premières expositions à la Galerie du Dragon dans les années cinquante , où ils se rencontraient. Répondirent à l’appel Matta, Antonio Segui qui fut le conseiller artistique du projet et entraîna de jeunes artistes, Enrique Zañartu, Lou Lam pour son oeuvre propre et pour celle de son mari disparu Wifredo Lam,. Des artistes d’autres tendances se joignirent au noyau des amis les plus anciens, comme les cinétiques Tomasello et Julio Le Parc ou Jesus Soto, qui ne connaissaient pas Glissant personnellement mais qui  s’enthousiasmèrent pour le projet. En Martinique, dès le début, les principaux artistes et amis ajoutèrent  leur apport, Ernest Breleur, Victor Anicet, Louis Laouchez et un artiste Antillais vivant en France, Serge Hélénon.  Cinquante artistes au total acceptèrent de donner une œuvre pour le futur musée.

Le principe d’acquisition était le don. Dons sollicités et choisis pour cet embryon de la future collection, puis simplement proposé spontanément par les artistes au cours des pérégrinations de l’exposition ou  à l’initiative des artistes désirant soutenir le projet. A l’avenir, l’existence même du projet puis du musée devait attirer la générosité. L’absence totale de financement était à l’origine de cette décision. Mais Edouard Glissant appréciait  l’idée d’une constellation due au hasard, à l’image des rencontres imprévues, violentes ou pacifiques, qui avaient, au cours de l’histoire, amené des peuples, des cultures et des langues à s’imbriquer, modifiant ainsi leurs relations avec leurs voisins dans une série  de transformations en chaînes interactives et sans fin. Peut-être des confrontations  inattendues allaient-elles susciter de nouvelles perceptions des œuvres. 

Le musée serait aussi un « carbet » (un abri léger, ouvert  et convivial propre à ces îles, où l’on se retrouve, à l’abri de la trop grande chaleur ou de la pluie. Edouard Glissant espérait des rencontres avec des musiciens, poètes, écrivains, philosophes, cinéastes.  Tout restait ouvert.

Faute de moyens et de soutiens,  le projet n’a pas vu le jour. Aujourd’hui nombre d’artistes participants sont morts, comme Edouard Glissant lui-même, qui était l’âme de ce projet.

Pour le 10eme anniversaire de la création de L’Institut du Tout Monde, une présentation de quelques œuvres évoque la première exposition du noyau de la collection du Musée à La Maison de l’Amérique Latine en 1999 puis son itinérance dans les Caraïbes et en Amérique Latine de 2000 à 2002, pour finir par un colloque en Martinique. D’autres artistes se sont joints au voyage.

La pensée d’Edouard Glissant est devenue une référence pour les artistes, les commissaires d’expositions depuis les Magiciens de la Terre en 1989 sous la houlette de Jean Hubert Martin, pour les critiques et les théoriciens. Et l’utopie d’Edouard Glissant d’un musée en archipel  pourrait renaître sous d’autres formes, un Musée du Tout Monde.


Hélène Lassalle

Conservateur en chef honoraire du patrimoine

  

Du 3 au 21 mai 2016,  Cité internationale des Arts

LE MUSÉE DU TOUT-MONDE & AGORA MUNDO

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Durant ce mois de mai, l’ITM organise « Le Musée du Tout-Monde & Agora Mundo », exposition collective d’artistes d’Amérique latine et de la Caraïbe qui sera construite d'une part autour des artistes et des œuvres qui participaient du Musée M2A2, qui avait été conçu par Edouard Glissant comme un musée nomade et itinérant, aujourd'hui Musée du Tout-Monde, lieu de rencontre des esthétiques et des imaginaires des Amériques et de leurs résonnances dans la mondialité contemporaine et d'autre part, autour des artistes caribéens de la collection Agora Mundo. Le vernissage de l’exposition aura lieu le 10 mai, à partir de 18h. Le public parisien sera donc invité à venir découvrir les esthétiques contemporaines de l’Amérique latine et des Caraïbes, des créations parfois insolites souvent novatrices (exposition picturale, sculpturale, installations, performances). Les esthétiques de la Caraïbe, ouvertes sur une pluralité-rhrizome des représentations et des formes, disent selon des voies diverses ce que Glissant décelait au gré des propositions et des processus de la créolisation.





  

(Édouard Glissant, Une nouvelle région du monde, 2006)

"Nous avons rendez-vous où les océans se rencontrent..."

  

© INSTITUT DU TOUT-MONDE