Une publication du même nom offre de nouvelles perspectives sur la pensée et la collection de Glissant. Sous la direction d'Ana Roman et Paulo Miyada, ce volume rassemble des essais, des fragments d'archives, des documents visuels et des notices d'artistes qui retracent les trajectoires diasporiques, migratoires et relationnelles présentes dans ses œuvres. Il comprend des extraits inédits de L'Abécédaire d'Édouard Glissant (2008), son dialogue enregistré avec l'écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau , ainsi qu'une reproduction de Carnet de voyage sur le Nil (1988), récit de voyage poétique et philosophique composé lors de son périple en Égypte.
L’œuvre de Glissant explore les séquelles de la colonisation à travers la poétique, le vécu et le discours de la vie noire dans les Caraïbes. À partir des paysages de la Martinique, il a élaboré la théorie du Tout-Monde , un monde façonné par la relation, où s’entrecroisent géographies, histoires et temporalités. Pour Glissant, toutes les formes de savoir sont imbriquées, y compris celles inscrites dans la trame d’un poème, l’histoire d’un acoma et les langages et sensibilités inhérents aux œuvres d’art.
De la Martinique à Paris, en passant par New York et au-delà, la vie nomade de l'écrivain a façonné cette vision. La présentation de l'exposition par CARA constitue une étape d'un parcours errant plus vaste, profondément ancré dans le contexte new-yorkais et témoignant de celui-ci.
Ce printemps, CARA présente « La Terre, le Feu, l'Eau et les Vents : Pour un Musée de l'Errance avec Édouard Glissant » — la première exposition américaine de la collection d'art personnelle du poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant (1928-2011) .
L'exposition « La Terre, le Feu, l'Eau et les Vents », présentée à l'Instituto Tomie Ohtake de São Paulo, au Brésil, révèle une dimension méconnue de la vie de Glissant : sa vision du musée. Il l'envisageait non comme un monument, mais comme un espace capable d'accueillir l'art, les souvenirs et les histoires entremêlées sans les réduire à des cadres coloniaux.
L’errance, concept central de la pensée de Glissant et de sa vision du musée, est mouvement, rencontre et réinvention. Elle se déploie par le franchissement des frontières – géographiques, linguistiques et historiques – et résiste à la tentation d’une origine ou d’un récit unique. Glissant concevait le monde et le musée comme un archipel : une constellation d’îles vivant côte à côte, échangeant tout en conservant leur spécificité.
L’exposition « La Terre, le Feu, l’Eau et les Vents : Pour un Musée de l’Errance avec Édouard Glissant au CARA » est conçue par Manuela Moscoso, directrice générale et artistique, avec l’assistance de Marian Chudnovsky, en collaboration avec Paulo Miyada, directeur artistique de l’Instituto Tomie Ohtake, et Ana Roman, surintendante artistique de l’Instituto Tomie Ohtake. Cette exposition est réalisée en partenariat avec Mémorial ACTe, le Fonds d’Art Édouard Glissant et l’Institut du Tout-Monde.
DU 28 FÉVRIER AU 10 MAI 2026 : EXPOSITION « THE EARTH, THE FIRE, THE WATER, AND THE WINDS. FOR A MUSEUM
OF ERRANTRY WITH ÉDOUARD GLISSANT » AU CARA À NEW YORK (CENTER FOR ART, RESEARCH AND ALLIANCES)
SYLVIE SEMA GLISSANT : « La terre magnétique, le lieu et la formule »
Et parce que cette conférence est en grande partie liée à l’ouvrage qu’Édouard Glissant avait publié en 2007 aux Éditions du Seuil avec Sylvie Séma, intitulé La terre magnétique. Les errances de Rapa Nui, nous vous proposons conjointement à cette dernière conférence du cycle, les éclairages inédits que nous avait confiés Sylvie Séma Glissant en 2018 pour le séminaire de l’Institut du Tout-Monde, autour de l’écriture à deux voix de cet ouvrage exceptionnel, approche intuitive, poétique et visionnaire de l’histoire tragique de l’île de Pâques — une vision elle-même si métaphorique des destinées insulaires confrontées aux équilibres précaires du vivant. Plus que jamais, cette parole et cette vision nous sont indispensables pour percevoir comme il se doit l’ultime ramification de la poétique glissantienne et de sa tension vers la pleine expression de la Relation.
Sylvie Glissant, artiste peintre (sous le pseudonyme de Sylvie Séma), directrice de l’Institut du Tout-Monde, nous parle de cette relation de voyage qu’aura constitué la publication par Édouard Glissant de La terre magnétique. Les errances de Rapa Nui, l’île de Pâques, en 2007 aux Éditions du Seuil. Cette écriture à deux voix livre un véritable décodage du paysage et des destinées de l’île de Pâques. En un compagnonnage créateur, le propos de l’écrivain côtoie les récits et les dessins d’artistes de Sylvie Séma qui gardent trace des voies secrètes de ce lieu magnétique. C’est cette réalisation singulière qui a déjà donné lieu au regard de la critique et qui continue aujourd’hui de susciter l’attention et parfois la fascination qui est abordée pour la première fois par Sylvie Glissant. L’entretien que nous avons mené avec elle permet d’approcher au plus près les tracés d’une création duale et d’une appréhension singulière de l’espace et du temps, que constitue La terre magnétique dans l’œuvre d’Édouard Glissant.
Cette cinquième et dernière conférence du cycle est l’occasion d’aborder ce qui constitue l’ultime et cruciale ramification de la pensée d’Édouard Glissant, sa « dernière poétique » pourrait-on dire, puisqu’il s’agit bien de l’aboutissement en somme de toute sa réflexion. Les itinéraires proposés au cours de ce cycle s’achèveront par conséquent avec la part de cette pensée peut-être la moins étudiée à ce jour et dont il importe de souligner l’ampleur afin de comprendre réellement l’achèvement de la vision du monde de Glissant. Cette part encore minorée et pourtant fondamentale, c’est celle d’une pensée du « vivant » qui, dans une large mesure, fait la jonction entre les données de la réflexion menée autour des thématiques de l’identité, de l’interculturalité et de l’altérité, avec un nouveau regard sur la pensée écologique envisagée au sens philosophique, anthropologique et politique. Pour le volet d’une réelle conscience écologique glissantienne, il s’agit d’envisager comment l’œuvre est en quête d’une symbiose de l’homme avec son entour. C’est dire combien cette ultime investigation de l’écrivain lui permit de parachever son concept de Relation, et c’est dire l’importance de cette phase que toute l’œuvre annonçait. C’est ce cheminement autant que cet aboutissement qui seront au centre de cet éclairage, focalisé autour du dernier credo d’Édouard Glissant : « Rien n’est Vrai, tout est vivant. »
CLÔTURE DU CYCLE DE CONFÉRENCES DE LOÏC CÉRY, « ÉDOUARD GLISSANT, DE LÉZARDE EN COHÉE. ITINÉRAIRES D'UNE PENSÉE-MONDE
ET DU LAMENTIN-RHIZOME » (VILLE DU LAMENTIN / INSTITUT DU TOUT-MONDE, 2025) / PODCAST DE LA 5e CONFÉRENCE DU 6 DÉCEMBRE
L'événement : l'Intitut du Tout-Monde prend part à la Saison France-Brésil 2025. Pour la première fois, une sélection de la collection d'art d'Édouard Glissant conservée au Mémorial ACTe de Pointe à Pitre et une sélection d'œuvres d'artistes caribéens, brésiliens et européens d'aujourd'hui, contribueront à une grande exposition accueillie par l'Institut Tomie Ohtake à São Paulo du 3 septembre 2025 au 25 janvier 2026, « La Terre, le Feu, l’Eau et les Vents : Pour un musée de l’errance avec Édouard Glissant ». Une exposition exceptionnelle réalisée avec le Édouard Glissant Art Fund, Le Mémorial ACTe de Pointe à Pitre, avec la soutien de l'Institut français, du Ministère de la Culture et du Conseil régional de Guadeloupe.
L'Institut du Tout-Monde participe aussi à L'ARCHIPEL GLISSANT, dans le cadre de l'édition 2025 de la FLUP, au Brésil (A Festa literaria das periferias) VOIR L'ENTRETIEN AVEC SYLVIE SÉMA-GLISSANT SUR OUTREMERS360 : Présentation complète de l'exposition
DU 3 SEPTEMBRE 2025 AU 25 JANVIER 2026 : L'INSTITUT DU TOUT-MONDE SOUTIENT L'EXPOSITION « LA TERRE LE FEU L'EAU ET LES VENTS. POUR
UN MUSÉE DE L'ERRANCE AVEC ÉDOUARD GLISSANT », INSTITUTO TOMIE OHTAKE À SAO PAULO, DANS LE CADRE DE LA SAISON FRANCE-BRÉSIL,
ET PARTICIPE À « ARCHIPÉLAGO GLISSANT » DANS LE CADRE DE L'ÉDITION 2025 DU FLUP (A FESTA LITERARIA DAS PERIFERIAS), BRÉSIL
Depuis 2020, l'ITM s'est dôté d'un pôle éditorial, les Éditions de l'Institut du Tout-Monde. Un pôle dévolu dans un premier temps à l'édition de nos travaux de recherche mais aussi à une réelle activité d'édition, que nous amplifions d'amplifier graduellement. N'hésitez pas à consulter le site spécifique des ÉDITIONS DE L'INSTITUT DU TOUT-MONDE, bien sûr rattaché à notre site principal, et dont l'objet est de présenter dans le détail nos différentes collections ainsi que nos ouvrages.
les soirées « Poétiques de résistance » proposées par Sylvie Glissant à la Maison de la Poésie de Paris
un pôle Cinéma dirigé par Mathieu Glissant, comprenant « Les Ateliers du Quatrième Siècle » et « Les Écrans du Tout-Monde »
un Cycle « Diversité des expériences et causes communes » (2016-2017), en partenariat avec NYU et la FMSH
le programme d'information et de sensibilisation « Mémoires des esclavages » (volet Internet coord. par le Pôle numérique)
un déploiement nouveau du projet initial d'Édouard Glissant, du M2A2 (aujourd'hui « Musée du Tout-Monde »).
un Cycle Art dirigé par Yann Toma (2013-2014), en partenariat avec l'Univ. Paris I Panthéon-Sorbonne
un Cycle consacré à la traduction, dirigé par Loïc Céry (cycle prolongé par le MOOC « Parcours de Traductologie »)
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L’Institut du Tout-Monde a été créé en 2006 à l’initiative d’Édouard Glissant, avec le soutien du Conseil régional d'Île-de-France et du Ministère de l’Outre-Mer.
Ce réseau est en lien avec différentes structures et institutions culturelles telles que : Théâtre de la Chapelle du Verbe incarné (Compagnie du Tout-Monde, Avignon) ; Association Tout-Monde (Guadeloupe) ; Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde ; Maison de l'Amérique latine (Paris) ; Casa de las Americas (Cuba)... La plupart des manifestations publiques de l'ITM sont menées à Paris, Maison de l'Amérique latine.
L’Institut du Tout-Monde fut fondé en premier lieu par Édouard Glissant en 2006 à partir d’une esthétique et d’une pensée et d’une intention poétique, celle qui avait traversé son œuvre et fait la trame de ses engagements. L’ITM est ainsi devenu un lieu rhizome de la Relation et un lieu d’échanges, une plateforme où se rencontrent les imaginaires et les écritures du monde, un espace où se dit la créolisation, un observatoire des pas imprévisibles de la mondialité, de ses accidents, des incidences et métamorphoses du vivant, un chantier des utopies du Tout-monde. Dans cette optique, l’ITM a progressivemet mis en place des ateliers, des séminaires, des cycles pluridisciplinaires, un musée nomade des arts des Amériques (le M2A2), des rencontres poétiques déclinées en « archipels baroques » (les soirées « Poétiques de résistance »), deux prix littéraires - le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde ; le Prix et la Bourse Édouard Glissant -, des groupes de recherches qui relient, relaient, relatent des espaces de pensées et de tremblements du monde. L'ITM a également fondé en son sein en 2018 le Centre international d'études Édouard Glissant.
L’objectif poursuivi par Édouard Glissant consistait à fonder un vaste réseau culturel à la fois francilien, interrégional, international, et en très étroite connexion avec les régions d'Outre-Mer. Aujourd'hui, l'ITM c'est à la fois :